N.B .Le terrain a été préparé le mercredi 26 décembre : abattage de l’ancien mât, creusement des trous pour mât et mâtons, replacement de la clôture électrique empêchant le bétail de s’approcher, nettoyage du sentier d’accès.
28 décembre, 14 heures : Nicole, Christine, Camille, Jean-Luc (caméra), Marc, Maxime, Simon, Baptiste, Richard, Jean-Marie, Vincent, Louis (et Julie et Ginny, observatrices pour « l’Avenir »).
Le pied du mât (couché) est d’abord amené au-dessus du trou principal ; 8 longues cordes sont attachées aux ¾ de sa hauteur ;
4 hommes soulèvent la tête du mât tandis que 8 autres les aident par traction sur les 8 cordes. Une échelle permet de reposer la tête à différents stades de l’opération et aux hommes de souffler.
Au fur et à mesure de l’érection, les 8 hommes aux cordes se déplacent pour répartir la traction, finalement en étoile.
C’est là cependant que, suite à une erreur d’appréciation, la traction se répartit mal et, alors qu’allait commencer l’opération de « stippage », le mât retombe au sol. Heureusement, pas de mal.
On en est quitte pour recommencer. Avec l’expérience acquise au premier échec, la seconde fois est la bonne !
Le mât est maintenu par les 8 cordes pendant tout le stippage : enfoncement de stippes maintenant fixe le pied du mât.
Ensuite est placé le trépied (qui cette année a quatre pieds), éléments légèrement enfoncés dans le sol et fixés au mât, dans des entailles, par de grosses vis.
Il reste à placer les 6 mâtons : enfoncés dans le sol ils déterminent une surface hexagonale de 3 mètres de rayon autour du mât, formant ainsi son futur périmètre à la base…
Enfin, les 6 poussards qui exercent sur les mâtons une pression vers l’intérieur qui empêchera le futur bûcher de se disloquer.
Tout est terminé avant la tombée de la nuit. On se sèche et se réchauffe chez Richard, avant de se retrouver « chez l’Pet » pour le traditionnel souper de la Corpo.
Voir également l’article paru dans « l’Avenir » du 2 janvier 2013 : lien
Construction du bûcher : Petit vocabulaire usuel
Compagnon : Titre donné aux membres de la Corporation, après un stage probatoire variant en durée suivant la fidélité du futur membre et son assiduité aux travaux de ladite Corporation.
Etat Major : Triumvirat composé d’un Capitaine et de deux Lieutenants, présidant aux destinées de la Corporation.
le « Blanc » : Sous les apparences d’un bonhomme de neige, personnification de l’Hiver. Capturé par les Compagnons de la Corporation, il sera condamné pour ses innombrables méfaits et périra pendu et brûlé au somme du bûcher, permettant ainsi le retour du Printemps .
Mât central : En général, tronc de sapin choisi pour sa rectitude et sa longueur (entre 8 et 10 mètres) Il soutient, par sa robustesse le bûcher tout entier ; c’est à son sommet qu’est pendu le « Blanc ».
Son érection qui est la première tâche de la Corporation a lieu traditionnellement le 27 décembre (St. Jean d’Hiver) ou le 28 décembre (Sts Innocents). Cette opération nécessite parfois l’intervention spectaculaire d’un « bull », mais la plupart du temps, les membres de la Corpo. y arrivent avec uniquement un système de cordes.
Stippes : Segments de troncs d’arbres d’une longueur variant de 0,5 à 1 mètre et rendus pointus à l’une de leurs extrémités, destinés à être enfoncés à la masse autour du mât central pour en assurer la stabilité.
Trépied : Comme son nom l’indique, système de trois pièces de bois (2 ou 3 mètres) légèrement enfouies dans le sol et s’appuyant en oblique contre le mât central au niveau de légères entailles pratiquées dans le mât. Ce système empêche définitivement le mât de bouger.
Mâtons (petits mâts) : 6 pièces de bois de 3 mètres plantés dans le sol, de façon à former un hexagone dont ils représentent les 6 sommets et qui délimite le pourtour du futur bûcher. Ils sont chacun distants de 3 mètres du mât central. Ce sont aussi les « gardiens » du mât central..
Poussards : Pièces de bois également au nombre de 6, s’arc-boutant contre chaque mâton, l’empêchant de s’écarter du bûcher sous la pression des matériaux.
Pause : Vocable quasi magique qui, lorsqu’il est prononcé, provoque instantanément l’arrêt de toute activité de la part des Compagnons.
Il y a deux sorte de « pauses » : la pause quasi dogmatique qui ne peut être décrétée qu’à midi, au premier tintement des cloches de l’église de Liernu ou le soir à la minute même du coucher du soleil (début janvier, aux environs de 16h.48). Ensuite, la pause « naturelle » qui s’impose lorsque les gosiers sont particulièrement secs ou lorsque s’aperçoit au loin le Capitaine venant prendre part aux activités (en général, vers 16 heures).