La tradition des Grands Feux remonte, dans nos régions, à la nuit des temps.
Les villageois, essentiellement les agriculteurs, très nombreux jadis, avaient pour coutume d’entasser en un endroit bien visible les broussailles et branchages provenant de l’élagage des haies et arbres fruitiers, les déchets de bois de chauffage et tous autres combustibles.
A la Quadragésime, ou « Dimanche du Grand Feu », ils y mettaient le feu, à la nuit tombée.
A cette époque, où l’éclairage public n’existait pas encore, on pouvait alors voir s’éclairer les collines aux alentours des villages, tandis que se percevaient dans le lointain les cris de joie des enfants et les chants des adultes: » Au Grand Fouyau, les pîres èt les cayaux,… »
C’était, pour certains, une fête de la Lumière annonçant la fin de l’hiver et le début de l’allongement des jours. D’autres y voyaient la commémoration d’un passage de la Bible: les feux allumés par les proches de Jésus, adolescent, qui s’était, pensaient-ils, égaré au retour de Jérusalem.
Quelle que soit leur origine historique, ces Grand Feux étaient l’occasion de réjouissances simples et s’accompagnaient immanquablement de la dégustation des premières crêpes de l’année.
Durant les années 40-44, cette pratique fut interdite par l’occupant qui soupçonnait dans ces feux des signaux destinés à l’aviation ennemie.
Après la guerre, la tradition reprit mais, à partir des années 60, les feux se firent de plus en plus rares.